Tech blogueuse, Charlette désire s’illustre de la plus belle des manière dans un domaine qu’on croirait masculin.
Pur produit tech de la sphère ivoirienne, elle a accepté de répondre à nos questions pour encourager les jeunes passionnés du domaine.
Let’s go…
#1- Bonjour Charlette, parlez-nous de vous en quelques mots.
Je suis Charlette N’Guessan, ivoirienne , cofondatrice et COO de BACE GROUP, une startup logicielle basée au Ghana qui fournit des APIs (Application programming interface) pour la vérification d’identité en utilisant deux technologies de pointes: la reconnaissance faciale et l’intelligence artificielle.
En une phrase simple, nous aidons les entreprises qui fournissent des services en ligne à lutter contre la fraude.
Pour le moment nos clients et partenaires sont plus dans le domaine de la fintech et l’événementiel pour sécuriser les enregistrements en ligne, les paiement en ligne et les créations de compte à distance.
Je suis également cofondatrice de Digital grassroots, une communauté internationale créée pour engager et faire participer les jeunes à la résolution des problèmes d’Internet, tant au niveau local que au niveau international.
A côté de cela, je suis tech blogger #adventintic focus sur la technologie, l’entrepreneuriat et le leadership.
#2- Dites-nous: comment a commencé votre aventure et quelle est votre plus grande fierté aujourd’hui?
Il faut noter que j’ai un background purement tech, en effet j’ai étudié l’électronique, le réseau informatique et la programmation logiciel.
Et vous conviendrez avec moi que ce sont des domaines d’études fortement dominés par les hommes.
A cette époque je me posais beaucoup de questions, et j’étais aussi confronté à des challenges. Alors, encouragé par l’un de mes amis informaticiens, j’ai décidé de partager mes expériences en tant que jeune femme informaticienne sur des plateformes accessibles à tous, et le meilleur moyen de pousser sa communication c’est d’utiliser internet.
J’ai donc créé en 2015 mon blog #adventintic, l’objectif de ce blog n’a jamais été de me définir en tant que tech blogger mais au travers de mon parcours et partages, de motiver d’autres jeunes africains à développer un esprit de leadership, ouvert les esprits à l’idée d’entreprendre et surtout promouvoir l’utilisation des outils informatiques.
Au fil du temps je me suis développé une identité numérique crédible et aujourd’hui j’aime ce que je fais.
Ma plus grande fierté est la femme dont je suis aujourd’hui et l‘impact positif que j’ai sur d’autres jeunes africains.
J’ai pu rester focus sur mon parcours professionnel, mes objectifs et montrer à toutes ces personnes qui me suivent que derrière la jeune blogueuse qu’ils ont connu, il y’a cette jeune femme passionnée par la technologie, qui a su se positionner dans le secteur des métiers technologiques.
#3- Quel est votre regard sur l’utilisation des TIC par la jeunesse ivoirienne?
Sur le volet digital, je trouve qu’il y a une grande évolution.
Le nombre de blogueurs et tech communautés a augmenté, les entreprises investissent de plus en plus sur la communication digitale car ils ont aussi compris que le nombre d’utilisateurs sur internet augmente chaque minute.
Les jeunes youtubeurs, les médias sociaux et le E-commerce sont aussi très populaires en CI, spécialement à Abidjan.
Pour résumer de plus en plus de jeunes prennent conscience de l’importance et des opportunités du digital, donc sont ouverts sur le sujet.
Au regard du volet de l’éducation, même si nous avons quelques centres locaux axés sur les formations techniques, je trouve que le système éducatif ivoirien est encore en retard quant à l’utilisation des TIC.
Je pense que les jeunes étudiants ivoiriens dans le domaine des tics ont plus besoin de formations axées tant sur la pratique que la théorie.
Toutes ces écoles qui ne disposent pas de salle informatique devraient être rénovées car le marché de l’emploi est très compétitif .
Dans le contexte de l’entrepreneuriat technologique, certains jeunes ivoiriens se sont démarqués dans le domaine, tant au plan local qu’international.
Mais comparé à d’autres pays africains, on aimerait voir de plus en plus d’innovations technologiques développées par les jeunes Ivoiriens dans tous les domaines (Éducation, santé, agriculture, tourisme etc…).
#4- Comment devient-on blogueur?
Pour devenir blogueur c’est simple, on définit un domaine auquel on a de l’intérêt ou une passion.
Ensuite on choisit une plateforme dédiée au blogging (blogger, wordpress, tumblr, medium, joomla etc..) et voilà on ouvre notre espace de blogging.
Moi je ne vis pas de mon blog, le blog pour moi c’est juste mon espace où je peux m’exprimer sur des sujets qui me passionnent et les partager.
Mais notez qu’aujourd’hui le blogging, c’est un métier et que vous pouvez vivre de votre blog.
Si vous souhaitez en faire votre métier et vous définir par le blog, votre approche doit être différente, car il n’est plus question d’une simple passion mais de gagner de l’argent.
Vous devez donc faire une étude de marché pour voir les sujets susceptibles d’attirer plus de lecteurs et de gagner en attraction.
Aussi souvenez vous que l’objectif est de plaire à vos lecteurs, votre stratégie doit être focalisée sur votre cible.
#5- Je sais que vous voyagez beaucoup. Parlez-nous de vos activités au quotidien ?
Je suis beaucoup engagée en tant que volontaire dans les communautés locales et internationales. Et j’avoue que c’est cet engagement associé à la compétence qui m’a ouvert les portes à plusieurs opportunités internationales.
J’étais membre/lead très active du LABTIC, de l’association femme et TIC, des women techmakers by GDG Abidjan, de la communauté open source CI,Frogans community, …etc, jusqu’à ce que je m’installe au Ghana.
Aujourd’hui, je fais partie de l’ISOC et je suis alumni IGF2017, je suis également alumni Yali RLC west africa et membre du réseau YALI.
Je suis également alumni mondoblog RFI, alumni MEST, engagée aussi dans les activités tech au ghana.
J’ai par ailleurs été classée parmi les top 25 femmes innovatrices développant des solutions technologiques en Afrique par WomEng en 2019 (#AIF2019).
Tant de programmes qui m’ont été bénéfiques et qui m’ont aidée dans ma croissance professionnelle.
Pour résumer, mes activités tournent autour de mon entreprise, mes communautés et de mon blog.
#6- Quelles opportunités offrent les TIC aux jeunes filles aujourd’hui?
Les TIC offrent les mêmes opportunités qu’elles offrent aux hommes, aux femmes.
Aujourd’hui, on se bat pour briser les stéréotypes et dénoncer les discriminations liées au genre.
On devrait même éviter de se poser des questions telles que: est-ce un métier fait pour moi? suis je prête? …, des barrières que nous développons dans notre esprit et c’est dommage.
Aujourd’hui il s’agit d’action, en tant que femme si tu penses avoir les compétences pour une opportunité liée au domaine de l’ingénierie, tu postules.
La porte n’est pas fermée, le chemin est difficile mais pas impossible.
Plus on aura de jeunes filles passionnées, motivées, compétentes et engagées, plus on aura des histoires de modèles de femmes de réussites inspirantes à partager pour conduire et soutenir les débats liés au genre et pourquoi pas mettre fin à ses débats.
#7- Que représente une journée sans internet pour vous aujourd’hui ?
Est-ce que ça existe dans le calendrier? (rire), sérieux mes activités reposent sur internet donc une journée sans internet serait très difficile pour le volet professionnel.
Par contre, cela pourrait être un avantage pour se rapprocher des personnes qu’on aime autour de nous, particulièrement la famille.
#8- Quelle est votre rêve pour la jeunesse africaine?
Je rêve de voir une jeunesse consciente.
#9- C’est devenu presque une tendance aujourd’hui de se lancer dans les TIC. Quels conseils pouvez-nous partager pour réussir dans les TIC?
Je n’aime pas l’idée de faire les choses parce que c’est la tendance mais parce qu’on comprend le besoin et l’impact de la technologie.
La technologie est un outil d’innovation applicable dans différents domaines.
Lorsque tu comprends cela, il devient tellement plus facile d’innover et de réussir en utilisant les TIC comme outil de développement.
Je vous suggère d’aimer ce que vous faites, de vous appliquer dans ce que vous faites pour avoir de la crédibilité, de ne jamais arrêter d’apprendre car la connaissance et la compétence sont très importantes dans le domaine tech.
Ayez aussi des valeurs qui vous définissent, c’est bien d’avoir des modèles, mais c’est encore mieux de réussir en étant vous.
Et on ne cessera jamais de nous le dire, développez et prenez soin de votre réseau car le networking est très important.
#10- Quelles sont vos sources de motivations en tant que tech blogueuse?
Je suis très croyante et spirituel, pour moi avoir Dieu dans ma vie a toujours été un avantage et a fait la différence.
J’avoue que, j’ai une source de motivation spirituelle qui vient de ma relation avec Christ, et une autre plus humaine qui vient de l’une de mes règles en or: rendre fière ma mère et mon père.
En cas de doutes, toujours se rappeler de son »Why’’.
11- Avez- vous d’autres projets tech?
Oui, je travaille sur d’autres projets qui ne sont pas officiellement sur le marché pour le moment.
Un projet purement business et un autre plus focalisé sur le volet impact social.
Je suis également ouverte à collaborer avec d’autres jeunes entrepreneurs africains, donc n’hésitez pas à me contacter pour des services de consulting ou des partenariats.
Zuut, notre échange avec la tech blogueuse du jour, vient de prendre fin.
Pour suivre ses actualités, vous pouvez visiter son blog .
Maintenant, si vous avez raté nos derniers articles, cliquez sur l’un des liens ci-dessous.
A bientôt pour un nouveau billet avec une autre tech blogueuse 🙂
- Entrevue avec Paul Roland BENE, Social Media Manager chez Totem Expérience.
- Interview avec Charlette Desire, Cofoundatrice de BACE GROUP & Tech Blogueuse à #adventintic
- Interview avec Yann Moussé, Stratège digital et Engagement des jeunes à Unicef Côte d’Ivoire
- Interview avec Douadi Wilson, fondateur du blog LeadDance.com
